. . . electric charge . . . Brahms's "Song of Destiny" with the New Philharmonia and Ambrosian Chorus is beautifully moulded, filled with yearning, and Abbado makes an excellent case for Brahms's cantata "Rinaldo" . . . [Hindemith & Janácek]: thrilling performances crackling with adrenalin, engineered with a pungent immediacy . . . [Prokofiev / Symphonies nos. 1 & 3]: Abbado and the LSO [revel] in the brilliance of the scores. "Verdi: Great Opera Scenes" has bass Nicola Ghiaurov at his peak, and Abbado demonstrating why he'd just been made La Scala's music director . . . [Bruckner / Symphony no. 1]: it sounds like young man's music: lean, powerfully driven, and absolutely certain where it's heading.

The best of this set remains pretty well unbeatable: Janácek's Sinfonietta, Mendelssohn "Scottish" and "Italian" Symphonies, Hindemith's "Symphonic Metamorphoses" -- those alone are well worth celebrating . . . The "Romeo and Juliet" sequence [by Prokofiev] was for many (including me) a revelation . . . a superb Verdi recital with bass Nicolai Ghiaurov . . . a pleasingly buoyant Bruckner First. Superb sound and an excellent booklet-note by David Gutman complete the deal.

. . . Claudio Abbado a tout naturellement imposé son talent avec gentillesse et modestie pour devenir un des grands chefs de notre époque qui n'en compte pas beaucoup . . . Son art musical est d'abord basé sur le respect du texte musical, sa sensibilité à fleur de peau ne tombant jamais dans le pathos ou l'effet . . . Ennemi de tout despotisme, Claudio Abbado a l'art d'entraîner ses musiciens et de les inspirer en leur laissant exprimer leur proper musicalité.

[The Symphony Edition]: Schubert et sa force intimiste de l'European Chamber Orchestra, Mendelssohn dans la souplesse et la ductilité du LSO, Brahms dans la somptuosité lyrique rayonnante de Berlin, ivre de ses sonorités mais fier de ses constructions monumentales, Bruckner où le monument prend le temps de respirer avec le Wiener Philharmoniker les parfums de la campagne autrichienne et Mahler, vécu comme la synthèse totalitaire d'un monde étreint dans sa globalité : trop humain, sur-humain mais intensément humain. Un tel monument, qui devrait figurer dans toute discothèque de base, y gagne une valeur quasi symboliste dont on retrouve les prémisses dans les essais de jeunesse. [Schumann CD]: Aujourd'hui, le chef est plus que jamais partisan de la transparence révélatrice. La récente 2e symphonie de Schumann, la plus touffue et la plus étrange de toutes, retrouve dans la verdeur de ses attaques, la clarté du tissus orchestral, le naturel de son chant une fierté qu'on ne lui reconnait guère.

Claudio Abbado, 80 ans, est l'une des dernières baguettes magiques de la direction d'orchestre . . .

. . . [une] fiévreuse "Symphonie no 1" de Bruckner . . . Au sommet, des Prokofiev cinglants comme jamais plus -- la "Symphonie no 3" surtout, mais aussi la "no 1", "Roméo et Juliette" -- et un couplage osé: fulgurantes "Métamorphoses symphoniques" d'Hindemith avec une "Sinfonietta" de Janacek hymnique. Des Brahms rares -- "Rinaldo", "Schicksalslied" -- les "3e" et "4e" de Mendelssohn, déjà sur les pointes . . . Pour saisir les fondements d'un art et se rappeler quel vent de fraîcheur faisait souffler le jeune Abbado.